CONCERTS DE JUIN : PLEIN FEU SUR THOMAS TALLIS (1505-1585)

publie 18/04/2022

Thomas Tallis est un compositeur et organiste anglais de la Renaissance. Nommé gentilhomme de la Chapelle royale en 1542, il y tient l'orgue et compose pour les rois Henri VIII, Édouard VI, les reines Marie Tudor et Élisabeth 1er. Demeurant un catholique, il adapte néanmoins sa musique, lorsque la réforme anglicane survient. C'est ainsi que son répertoire compte des hymnes et cantiques destinés à la liturgie protestante. Au fur et à mesure des alternances de religion officielle en Angleterre, Tallis parvient à faire varier son genre musical. Son œuvre abondante (plus de 100 compositions) compte notamment de nombreuses messes et motets.

Il partage sa position à la Chapelle royale avec son disciple William Byrd. En 1575, la reine Elisabeth 1er leur confère durant 21 ans le privilège exclusif d'importer, imprimer, publier, vendre de la musique et d'imprimer du papier musique (une simple autorisation commerciale, afin de pouvoir vendre leurs œuvres musicales). Ils publient ainsi en 1575 le premier livre des Cantiones Sacræ (« chants sacrés »), dans lequel Tallis compose 16 des 36 motets. Mais ce livre sera un échec commercial et marquera la fin de la musique sacrée en latin en tant que genre majeur en Angleterre.

Tallis était fort réputé pour son ingéniosité et pour sa dextérité. Son œuvre la plus répandue est probablement Spem in alium, un motet pour 44 voix indépendantes (8 chœurs à 5 voix). Ce tour de force contrapuntique (on ne rencontre pas de quintes parallèles dans le tissu harmonique !) est certes rare, mais il n'est pas unique dans la littérature musicale — un motet à quarante voix du compositeur florentin Alessandro Striggio de la même époque (Ecce beatam lucem, 1561), peut d'ailleurs avoir inspiré Tallis. Certaines sources prétendent que ce motet aurait été composé pour le 40e anniversaire de la reine Élisabeth 1er.

Durant nos concerts de juin, nous interpréterons son "O SALUTARIS HOSTIA" à 5 registres.

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